Les Vieilles Soupapes Agricoles

Série
Date	1945 - 1952
Type
Moteur	Moteur ABC type 2PLT diesel 2 cylindres Régime : 2 000 tr/mn Alésage x course : 88,9 x 104,77 mm Puissance : 20 cv Système de refroidissement : eau
Boîte	3 vitesses avant et 1 vitesse arrière
Vitesses
Freins
Longueur totale
Largeur
Hauteur au volant
Poids	1 300 kg
Pneus avants	5.50 - 16
Pneus arrières	700 - 24
Divers	Fabriqué à Vilvorde en Belgique Quantité fabriquée : environ 250 Empattement : 1 850 mm Historique: Aucun tracteur de fabrication belge ne suscite autant d’émotions que le ‘Spinnekop’ (Araignée) de Favache. Cependant, seulement quelques centaines d’exemplaires de ce modèle ont été construits et la courte histoire de cette marque a connu des hauts et des bas. George Favache est né en 1907 à Deux-Acren, un hameau de Lessines dans le Hainaut, dans une famille d’agriculteurs. Il commença sa carrière en tant que mécanicien aux Ets Doyen à Haren, qui était, à l’époque, importateurs de machines agricoles et de tracteurs Lanz Bulldog. En 1939, juste avant l’éclatement de la deuxième guerre mondiale, Favache fonda sa propre entreprise d’importation de tracteurs Hanomag et de batteuses Busschoff. A l’éclatement de la guerre, les livraisons de l’Allemagne furent arrêtées parce que les usines étaient réquisitionnées pour l’industrie de guerre. Afin de continuer à travailler, des tracteurs Fordson N sont transformés chez Favache à Vilvorde. Le Fordson N était équipé, de série, d’un moteur à essence mais l’essence devint de plus en plus rare et chère à cause de la guerre. Favache remplaça le moteur à essence par un moteur diesel à deux cylindres ABC avec une puissance de 30 ch. Ce moteur était une licence du moteur anglais Paxman-Ricardo et était construit à Gand. Le tracteur devint vite populaire dans l’agriculture comme tracteur à battre, mais également comme “cheval de trait” dans le port d’Anvers. Toutefois, le rêve ultime de Favache était de fabriquer un tracteur léger à moteur diesel. Les premiers prototypes sur base de tracteurs Allis Chalmers B de seconde main, furent déjà construits et testés en 1941. Le moteur à essence à quatre cylindres fut remplacé par un moteur diesel à deux cylindres ABC de 17 ch. Un jour, après un essai, lorsqu’un prototype, équipé d’un cultivateur, entra dans la cour d’une ferme du Brabant flamand, la fermière, surprise, cria, “on dirait une araignée”. Le tracteur “Araignée” (en néerlandais donc “spinnekop”) était né! A partir de 1941, un certain nombre de tracteurs furent construits chez Favache, mais la production n’a commencée officiellement qu’en 1945, dans l’atelier de la rue Aubreméstraat 17 à Vilvoorde. L’araignée devint vite célèbre et lors de la première année, 70 en furent produites. Entre 1946 et 1948, presque tous les tracteurs Araignée étaient des tracteurs Allis Chalmers transformés, mais après cela, le stock s’est épuisé. Favache commença alors à produire lui-même des châssis et des entraînements, après le modèle d’Allis Chalmers. En 1948, une Araignée avec moteur ABC d’une puissance entretemps augmentée jusqu’à 20 ch, participa à une démonstration de labour à Ath, où le tracteur s’avéra être le plus économe. En dépit du succès, la concurrence devint sévère pour le petit fabricant belge. L’atelier était, entretemps, devenu trop petit et les machines trop désuètes pour pouvoir les produire en plus grand nombre et à plus bas prix. Favache décida alors d’acheter un bâtiment à la Chaussée de Malines et sollicita un emprunt à l’Etat Belge. Celui-ci fut accordé sous condition que son tracteur soit homologué par le Cemag de Gembloux. Dû à l’attitude hostile de certaines personnes du Cemag envers Favache, l’homologation fut, à chaque fois, reportée. Les projets se retardèrent à cause de cela et une grande commande pour la Turquie dut même être annulée. Tourmenté par les problèmes financiers, Favache arrêta la production de tracteurs en 1953 et il vendit le bâtiment à un fabricant de matériel ferroviaire de Haine St-Pierre, pour lequel il devint directeur. Quelques mois plus tard, cette société déposa le bilan, elle aussi. George Favache commença une nouvelle carrière en tant que professeur en technique agricole au collège d’Enghien, mais vaincu par de multiples contretemps, il mourut en 1959, à l’âge d’à peine 52 ans. Environ 250 exemplaires de l’Araignée ont été produits, dont quelques uns ont été vendus, entre autres, aux Pays-Bas, en France et en Espagne. Le “Spinnekop” est propriété de Mr. D’haeyere. Il a acheté le tracteur il y a vingt ans chez un vendeur de tracteurs. On n’a plus pu retracer d’où le tracteur venait à l’origine. Ce qui est certain, c’est que le propriétaire d’origine a échangé le Spinnekop contre un nouveau tracteur International. L’état général du tracteur était raisonnable, mais la condition du moteur laissait beaucoup à désirer, vu qu’il n’avait plus de compression. “Le moteur tournait encore, mais pas plus” mr. D’Haeyere se souvient. “Cela ne me posait pas de problèmes. Un Favache est forcément difficile à trouver et je voulais absolument avoir ce tracteur. J’avais déjà dit au vendeur, au téléphone, que la condition du tracteur n’avait pas beaucoup d’importance, si seulement le moteur démarrait encore ”. La carrosserie ainsi que la partie mécanique du tracteur étaient dans un état raisonnable. Seulement, la plaque de protection derrière la transmission manquait. Le tracteur fut placé sur le camion, sans beaucoup de discussion. Une fois arrivé chez lui, le moteur a été complètement démonté, mais uniquement les segments de piston durent être remplacés. Ensuite, la carrosserie a été poncée en profondeur et repeinte. “Il y avait encore quelques restes de la couleur d’origine sur le tracteur, alors j’ai essayé de m’en rapprocher le plus possible” il se souvient. Maintenant, il restait le problème de la plaque de protection de la transmission. “J’ai mis une annonce dans un magazine agricole, à laquelle une personne a réagi peu après. Il avait chez lui, par hasard, un pont arrière du Spinnekop et il voulait bien me la vendre. Je n’ai pas hésité une seconde, et je suis allé chercher la pièce immédiatement. En arrivant, je vis, à ma plus grande satisfaction, qu’il y avait même une poulie sur le pont arrière. Rentré chez-moi, j’ai démonté le pont arrière et je l’ai remplacé par le nouveau. Plus tard, l’ancien a été revendu à un autre collectionneur”. Il n’a toujours pas pu retracer l’année de construction de son tracteur. “C’est probablement un des derniers tracteurs construits chez Favache, cela se voit à certains détails” dit-il. Son araignée magnifiquement restaurée, dont il en existe à peine encore dix, peut être admirée de temps en temps lors d’expositions d’anciens tracteurs. auteur : Frans Vanbaelen

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